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L'apogée de la paysannerie ornaise

  • Période(s) : De 1815 à 1914
En 1914, la France reste un pays paysan. L’Orne part d’une situation routinière, marquée par l’autarcie et l’énorme poids de la petite propriété. En 1835, les trois quarts des propriétaires de l’Orne possèdent moins de 5 hectares. En 1836, une loi oblige les municipalités à entretenir les chemins. Le réseau départemental des routes royales est achevé en 1840 et le Bocage peut s’ouvrir.

Le démarrage

Les comices agricoles d’arrondissement sont fondés à Alençon et à Argentan en 1835. Le Second Empire est apprécié : les prix sont élevés. Les haras de pur-sang s’installent dans les hautes vallées de l’Orne et de la Sarthe.

L’élevage laitier et la richesse de l’Orne centrale

Marie Harel aurait perfectionné le fromage dit de « camembert » grâce à la recette tenue dans les années 1790 d’un prêtre réfractaire venu de la Brie. En 1813, Marie Harel fille épouse Thomas Paynel, herbager de Champosoult, près de Vimoutiers. Thomas et ses cinq enfants créent des fromageries et produisent des camemberts. Ce fromage est vendu à Argentan puis à Caen. À partir des années 1860, il est expédié par le train vers le marché parisien. Victor, un des fils Paynel, toujours installé à Champosoult, réussit, dès 1863-1864, à fournir Napoléon III en camemberts. Puis la boîte facilite son transport, l’étiquette sa publicité. Les activités laitières et herbagères enrichissent l’Orne centrale. En 1883, le herd-book officialise la race des vaches normandes.

Entre ouverture et souhaits protectionnistes

Après 1860, se développe l’élevage du cheval percheron, postier ou animal de force pour les travaux agricoles. Des éleveurs remportent des prix, ainsi Louis Aveline à Verrières. De 1875 à 1885, la Compagnie des omnibus parisiens achète 8 000 chevaux ; de 1900 à 1910, les exploitations des États-Unis, d’Argentine ou du Canada en achètent 10 000.

En 1880-1881, sont construites de nombreuses lignes ferrées secondaires qui ouvrent les campagnes. À partir de 1880, faucheuses et moissonneuses mécaniques apparaissent. En 1914, près de 300 machines à battre, locomobiles, sont activées par la vapeur. Les comices agricoles atteignent leur âge d’or. En 1894, à L’Aigle, le ministre de l’Agriculture, Albert Viger, rappelle le vote de lois protectrices des importations étrangères.