La seigneurie
- Période(s) : Moyen Âge
La société seigneuriale médiévale trouve son origine dans l’appropriation des terres et des revenus par les hommes de guerre aux Xe et XIe siècle. Le développement de la féodalité, ensemble d’obligations liant le suzerain à son vassal, à qui il confie un fief, aboutit à un système complexe de contrôle des territoires et des hommes. La seigneurie désigne un ensemble de terres, de droits et de redevances détenus par le seigneur.
La seigneurie de Bellême
La famille de Bellême constitue à la fin du Xe et au XIe siècle une très vaste seigneurie, de Domfront au Perche, en imposant parfois son pouvoir par la cruauté et la fourberie. La maîtrise du territoire est assurée par un réseau de puissants châteaux (Bellême, Essay, Alençon, La Roche-Mabile, La Ferté-Macé, Domfront). Le duc de Normandie finit par imposer son contrôle au seigneur de Bellême.
La violence des seigneurs de Bellême nous est rapportée par le moine historien Orderic Vital. Au milieu du XIe siècle, les Bellême sont en guerre contre la famille des Giroie, qui contrôle notamment la place de Saint-Céneri. Guillaume Giroie, convié au mariage de Guillaume de Bellême, s’y fait crever les yeux, couper le nez et trancher les oreilles.
La seigneurie, réalité foncière
Après la conquête de 1205, le roi de France devient le suzerain unique : toutes les seigneuries sont tenues de lui, de la plus vaste, le comté puis duché d’Alençon, à la plus modeste, parfois un simple hameau.
Le seigneur peut confier des fiefs à des arrière-vassaux, des vavasseurs. Il conserve souvent la propriété utile d’une part de son domaine, la réserve. La seigneurie se transmet par héritage, mais le suzerain peut la confisquer en cas de manquement.
En échange de sa protection, le seigneur exerce le ban, parcelle de l’autorité publique, sur son territoire : il peut exiger un service militaire, rend la justice, perçoit des redevances (taille, corvées, revenus d’utilisation d’équipements banaux tels les moulins et les fours) sur ses arrière-vassaux comme sur les tenanciers, personnes non nobles qui ne disposent que de la jouissance précaire de leur tenure.
L’exemple de la seigneurie de La Ferrière-aux-Étangs en 1373
La seigneurie de La Ferrière-aux-Étangs comprend des biens dans la vicomté de Domfront. Pour ceux-ci, le seigneur rend hommage au comte d’Alençon, doit 32 jours de garde au château de Domfront et le paiement des aides et reliefs (droits de mutation). Pour l’autre partie de sa seigneurie, dépendant de la châtellenie Ambrières, il rend hommage au seigneur de Dinan. Il a cinq vassaux directs et huit arrière-vassaux. Il dispose du droit de basse-justice sur ses vassaux et sujets, du droit de patronage (droit de proposer les curés des paroisses de sa seigneurie), de pêche, de contrôle des mesures de blé et du prix du pain, du droit de faire paître ses animaux en forêts d’Andaines et de Passais ; il possède en outre des étangs, des moulins et un four à ban, une grosse forge
La seigneurie de Bellême
La famille de Bellême constitue à la fin du Xe et au XIe siècle une très vaste seigneurie, de Domfront au Perche, en imposant parfois son pouvoir par la cruauté et la fourberie. La maîtrise du territoire est assurée par un réseau de puissants châteaux (Bellême, Essay, Alençon, La Roche-Mabile, La Ferté-Macé, Domfront). Le duc de Normandie finit par imposer son contrôle au seigneur de Bellême.
La violence des seigneurs de Bellême nous est rapportée par le moine historien Orderic Vital. Au milieu du XIe siècle, les Bellême sont en guerre contre la famille des Giroie, qui contrôle notamment la place de Saint-Céneri. Guillaume Giroie, convié au mariage de Guillaume de Bellême, s’y fait crever les yeux, couper le nez et trancher les oreilles.
La seigneurie, réalité foncière
Après la conquête de 1205, le roi de France devient le suzerain unique : toutes les seigneuries sont tenues de lui, de la plus vaste, le comté puis duché d’Alençon, à la plus modeste, parfois un simple hameau.
Le seigneur peut confier des fiefs à des arrière-vassaux, des vavasseurs. Il conserve souvent la propriété utile d’une part de son domaine, la réserve. La seigneurie se transmet par héritage, mais le suzerain peut la confisquer en cas de manquement.
En échange de sa protection, le seigneur exerce le ban, parcelle de l’autorité publique, sur son territoire : il peut exiger un service militaire, rend la justice, perçoit des redevances (taille, corvées, revenus d’utilisation d’équipements banaux tels les moulins et les fours) sur ses arrière-vassaux comme sur les tenanciers, personnes non nobles qui ne disposent que de la jouissance précaire de leur tenure.
L’exemple de la seigneurie de La Ferrière-aux-Étangs en 1373
La seigneurie de La Ferrière-aux-Étangs comprend des biens dans la vicomté de Domfront. Pour ceux-ci, le seigneur rend hommage au comte d’Alençon, doit 32 jours de garde au château de Domfront et le paiement des aides et reliefs (droits de mutation). Pour l’autre partie de sa seigneurie, dépendant de la châtellenie Ambrières, il rend hommage au seigneur de Dinan. Il a cinq vassaux directs et huit arrière-vassaux. Il dispose du droit de basse-justice sur ses vassaux et sujets, du droit de patronage (droit de proposer les curés des paroisses de sa seigneurie), de pêche, de contrôle des mesures de blé et du prix du pain, du droit de faire paître ses animaux en forêts d’Andaines et de Passais ; il possède en outre des étangs, des moulins et un four à ban, une grosse forge