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La réorganisation du système scolaire

  • Période(s) : De 1914 à nos jours
Pour la propagande vichyste, soutenue en la matière par une partie de l’opinion publique, la défaite de 1940 est la conséquence de l’abandon par la République des valeurs « authentiques » de la France. Selon cette vision, les maîtres et l’école sans dieu portent une responsabilité particulière. On leur reproche notamment d’avoir diffusé des idées pacifistes.

Vichy entreprend donc de réorganiser le système scolaire pour qu’il cesse de transmettre les valeurs républicaines et se mette au service de la Révolution nationale. Dès septembre 1940, les écoles normales, lieux de formation des maîtres, sont supprimées tandis que les congrégations religieuses retrouvent le droit d’enseigner.

Vichy revient également sur la démocratisation de l’enseignement en rétablissant en août 1941 des droits d’inscription dans les classes supérieures du lycée, qui avaient été supprimés par la gauche dans les années précédentes.

Le nouveau régime modifie aussi le contenu des enseignements. La morale devient une discipline centrale, notamment la morale religieuse qui revient dans les programmes du primaire en novembre 40 à travers la notion des « devoirs envers dieu ». On modifie aussi l’enseignement de l’histoire pour le cibler sur des « héros » tandis que les Lumières et la Révolution sont à peine évoquées. Les maîtres sont incités à mettre l’accent sur l’histoire et la géographie locales afin de renforcer l’attachement des petits Français à leur terroir. De même, on encourage l’étude des langues régionales que la République avait au contraire dévalorisées. L’école de Vichy accorde aussi une plus grande part aux travaux manuels et à l’activité sportive. Il s’agit de « régénérer » la nation prétendument affaiblie par l’école de la République.