De la réforme catholique à la Révocation
- Période(s) : Époque moderne (1492-1789)
L’Édit de Nantes impose la cohabitation entre catholiques et protestants. Le culte réformé est toléré, mais les troubles politiques fréquents font craindre un retour des conflits religieux. L’affirmation des protestants alimente la réforme catholique, encouragée par le concile de Trente. À partir du règne personnel de Louis XIV en 1661, le pouvoir royal œuvre à l’éradication du protestantisme, scellée par la révocation de l’Édit de Nantes en 1685.
Le temps de la tolérance pour une puissante minorité
De 1620 à 1660, le protestantisme alençonnais est à son apogée. La ville accueille un synode national protestant en 1637. Les protestants tiennent de nombreux postes importants : nobles, bourgeois, officiers, ils représentent environ 15 % de la population et une forte proportion des élites locales. Marthe de La Perrière, à l’origine de la dentelle au point d’Alençon, en fait partie. Les pasteurs sont de grande valeur intellectuelle.
Les protestants disposent d’un lieu de culte et d’un cimetière, situés hors les murs de la ville. Ces lieux sont souvent des sujets de crispation entre communautés. Le culte protestant est également actif dans de petites paroisses du Bocage comme Athis, La Carneille, Fresnes, où les communautés recrutent davantage parmi les artisans.
La réaction catholique
Le renouveau catholique se traduit par la fondation de communautés nouvelles qui s’inscrivent dans une stratégie de reconquête des esprits. En 1623, les jésuites s’installent à Alençon afin de soustraire la jeunesse à l’influence des protestants. Les communautés religieuses se multiplient à Alençon : les capucins (1626), les filles Notre-Dame (1628), les bénédictins (1638), les visitandines (1659). Un séminaire est créé à Sées en 1640 pour améliorer la formation des prêtres.
Jean Eudes, né à Ri, près d’Argentan, fonde à Caen une institution destinée à recevoir les prostituées (1641) à l’origine de l’Ordre de Notre-Dame de la Charité. L’abbé de Rancé réforme le monastère de la Trappe.
La réforme catholique s’exprime aussi dans le décor des églises. Pour reconquérir ou conserver les fidèles dans la foi catholique, l’Église encourage le culte de saints et la diffusion de nouvelles représentations. Le retable devient l’élément essentiel du décor de l’église. L’art baroque, avec sa profusion d’ornementation, se répand dans les églises des villes et des campagnes.
De la persécution à la Révocation
Louis XIV, fervent catholique, multiplie les mesures hostiles aux protestants. Il est relayé efficacement dans la généralité d’Alençon par l’intendant et par Élisabeth de Guise, duchesse d’Alençon. Les tracasseries administratives et les entraves économiques se multiplient. Le clergé catholique est prompt à susciter les procès contre les protestants.
En 1675, Élisabeth de Farcy fonde à Alençon la maison des nouvelles catholiques, avec le soutien financier d’Élisabeth de Guise. Elle accueille pour les convertir des fillettes parfois arrachées à leur famille. Un établissement similaire pour les garçons, la maison des nouveaux convertis, est ouvert quelques années plus tard.
L’Édit de Nantes révoqué en 1685, les protestants d’Alençon choisissent pour la plupart de s’exiler, en Hollande et en Angleterre, malgré l’interdiction qui leur est faite de partir sans autorisation. Leur départ provoque le déclin de l’activité économique. Ceux qui restent sont contraints d’abjurer. L’Église protestante du Bocage, plus éloignée du pouvoir, résiste davantage et parvient à se maintenir dans la discrétion.
Le temps de la tolérance pour une puissante minorité
De 1620 à 1660, le protestantisme alençonnais est à son apogée. La ville accueille un synode national protestant en 1637. Les protestants tiennent de nombreux postes importants : nobles, bourgeois, officiers, ils représentent environ 15 % de la population et une forte proportion des élites locales. Marthe de La Perrière, à l’origine de la dentelle au point d’Alençon, en fait partie. Les pasteurs sont de grande valeur intellectuelle.
Les protestants disposent d’un lieu de culte et d’un cimetière, situés hors les murs de la ville. Ces lieux sont souvent des sujets de crispation entre communautés. Le culte protestant est également actif dans de petites paroisses du Bocage comme Athis, La Carneille, Fresnes, où les communautés recrutent davantage parmi les artisans.
La réaction catholique
Le renouveau catholique se traduit par la fondation de communautés nouvelles qui s’inscrivent dans une stratégie de reconquête des esprits. En 1623, les jésuites s’installent à Alençon afin de soustraire la jeunesse à l’influence des protestants. Les communautés religieuses se multiplient à Alençon : les capucins (1626), les filles Notre-Dame (1628), les bénédictins (1638), les visitandines (1659). Un séminaire est créé à Sées en 1640 pour améliorer la formation des prêtres.
Jean Eudes, né à Ri, près d’Argentan, fonde à Caen une institution destinée à recevoir les prostituées (1641) à l’origine de l’Ordre de Notre-Dame de la Charité. L’abbé de Rancé réforme le monastère de la Trappe.
La réforme catholique s’exprime aussi dans le décor des églises. Pour reconquérir ou conserver les fidèles dans la foi catholique, l’Église encourage le culte de saints et la diffusion de nouvelles représentations. Le retable devient l’élément essentiel du décor de l’église. L’art baroque, avec sa profusion d’ornementation, se répand dans les églises des villes et des campagnes.
De la persécution à la Révocation
Louis XIV, fervent catholique, multiplie les mesures hostiles aux protestants. Il est relayé efficacement dans la généralité d’Alençon par l’intendant et par Élisabeth de Guise, duchesse d’Alençon. Les tracasseries administratives et les entraves économiques se multiplient. Le clergé catholique est prompt à susciter les procès contre les protestants.
En 1675, Élisabeth de Farcy fonde à Alençon la maison des nouvelles catholiques, avec le soutien financier d’Élisabeth de Guise. Elle accueille pour les convertir des fillettes parfois arrachées à leur famille. Un établissement similaire pour les garçons, la maison des nouveaux convertis, est ouvert quelques années plus tard.
L’Édit de Nantes révoqué en 1685, les protestants d’Alençon choisissent pour la plupart de s’exiler, en Hollande et en Angleterre, malgré l’interdiction qui leur est faite de partir sans autorisation. Leur départ provoque le déclin de l’activité économique. Ceux qui restent sont contraints d’abjurer. L’Église protestante du Bocage, plus éloignée du pouvoir, résiste davantage et parvient à se maintenir dans la discrétion.