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De la Réforme aux guerres de religion

  • Période(s) : Époque moderne (1492-1789)
Le XVIe siècle est marqué par un renouveau de la foi et des pratiques chrétiennes. Face aux compromissions de l’Église naît une volonté de régénération voire de révolution religieuse, qui donne naissance au protestantisme : c’est la Réforme. Ce mouvement est organisé par le moine allemand Luther, excommunié par le pape soutenu par l’empereur Charles Quint. Catholiques et protestants s’affrontent lors d’une guerre civile qui éclate en 1562 et s’achève en 1598 avec la signature de l’Édit de Nantes.

Étienne Lecourt, le propagateur de la Réforme

Protégé de Marguerite de Navarre, Étienne Lecourt, curé de Condé-sur-Sarthe, est un précurseur de l’Église réformée d’Alençon. Il prend position contre le culte des saints et la vénération des reliques, met en doute l’existence du Purgatoire, propose la Sainte Écriture (l’Évangile) en français. En 1525, l’évêque de Sées le condamne une première fois pour hérésie. En décembre 1533, « l’hérétique manifestement relaps » (selon la Sorbonne) est « habillé en fol » et brûlé vif à Rouen.

Six mois plus tôt, en juin 1533, deux statues de la Vierge et de saint Claude sont dérobées dans la chapelle Saint-Blaise et suspendues à des gouttières de la ville : un acte jugé blasphématoire.

Violences huguenotes

L’Orne n’échappe pas aux déchirements civils et religieux du XVIe siècle. La cathédrale de Sées est saccagée par les troupes protestantes de Coligny en 1562. Cette même année, les religieuses du couvent Sainte-Claire à Alençon sont mises dehors « par force et violence » par les huguenots. L’église Notre-Dame d’Alençon est pillée. Coligny et ses hommes s’attaquent également aux catholiques à Argentan, Bellême, Mortagne et dans le Bocage. L’abbaye du Val-Dieu, au nord-est de Mortagne, est ravagée : les moines qui n’ont pu se réfugier en forêt de Reno sont massacrés.

La réaction des Ligueurs

Les catholiques ne sont pas en reste, même si les protestants d’Alençon ne subissent pas les horreurs de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Deux faits expliquent cela : leur importance quantitative (en 1589, lorsque Henri IV accède au pouvoir, Alençon abrite 3 000 protestants) et le rôle de Jacques de Matignon, gouverneur du roi, habile politique agissant avec efficacité et bon sens afin de calmer les radicaux de chaque parti.

Si la modération règne à Alençon, ailleurs le fanatisme prévaut de part et d’autre : de 1585 à 1589, les Ligueurs (catholiques) ravagent l’Orne.

En 1681, Alençon échappe à une Saint-Barthélemy : le 10 août, les catholiques affluent vers le temple où prient et jeûnent les protestants. Ceux-ci sont injuriés et victimes de jets de pierres et de gestes obscènes. La journée s’achève par des heurts.