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De la guerre de Cent Ans à la reconstruction

  • Période(s) : Moyen Âge
En 1338, Édouard III, roi d’Angleterre, revendique la couronne de France, en qualité de petit fils par sa mère de Philippe IV le Bel, contre Philippe de Valois, petit-fils de Philippe III. Pendant plus de cent ans, tout l’ouest du royaume de France connaît des épisodes de combats et d’occupations.

Le temps des chevauchées

La Normandie connaît ses premiers combats en 1346. Plusieurs chevauchées et combats, accompagnés de pillages et de destructions, s’y déroulent jusque dans les années 1380. Pour financer la guerre contre les Anglais, le roi institue un nouvel impôt indirect permanent, les aides.

Pour tenter de résister aux assaillants, des villes (Alençon, Argentan) ou quartiers (fort Saint-Gervais à Sées) sont entourés de murs. De nombreux sites castraux sont renforcés : le châtelet du château d’Alençon, le donjon quadrangulaire du château de Carrouges datent de cette période.

Les comtes puis ducs d’Alençon combattent aux côté du roi de France, leur cousin. La famille paie un lourd tribut à la guerre : Charles II meurt à Crécy en 1346, Robert et Pierre sont retenus en otage de 1360 à 1366 en Angleterre, Jean Ier est tué à Azincourt en 1415.

La Normandie occupée de 1417 à 1450

En 1415, le roi d’Angleterre reprend la guerre. En 1417, il conquiert l’ensemble de la Normandie. Pendant 33 ans, les principales fonctions militaires sont assurées par les Anglais. Le duché d’Alençon est donné à Jean, duc de Bedford, frère du roi d’Angleterre, jusqu’à sa mort en 1436. Le comté du Perche est attribué à Thomas de Montaigu. La Normandie connaît à partir des années 1435 une période de famines et de troubles dramatiques, qui font monter le mécontentement contre l’occupant.

La reconquête de 1449-1450

Parallèlement, les tentatives françaises de reconquête se multiplient à partir des années 1430. Le duc Jean II d’Alençon libère le sud du duché en 1449, tandis que l’armée du roi de France repousse les Anglais par le nord. La Normandie est totalement libérée à l’été 1450.

Une lente reconstruction économique, politique et spirituelle

La région ressort exsangue de la guerre. L’économie est dévastée et les conflits entre le duc Jean II et le roi ralentissent la reprise. Il faut une vingtaine d’années pour que la situation se redresse : la population s’accroît après un siècle et demi de baisse, les terres abandonnées sont peu à peu reconquises, les édifices reconstruits.

Le duc René, fils de Jean II, parvient à relever le duché contre la mainmise du roi de France. Après sa mort en 1492, sa veuve Marguerite de Lorraine incarne le redressement politique, économique et moral du duché, dont elle renforce les prérogatives. Sa foi, marquée par les malheurs du temps, s’exprime notamment dans la fondation de trois couvents de clarisses à Mortagne, Alençon et Argentan ; elle se retire dans ce dernier couvent où elle meurt en 1521.