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1852 - 1870, le Second Empire ou le suffrage universel encadré

  • Période(s) : De 1815 à 1914
Le 24 février 1848, la Seconde République est proclamée. Le 2 mars, le suffrage universel est établi. Les républicains modérés, vainqueurs des élections, ferment les ateliers nationaux qui emploient les chômeurs. Le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon 1er, est élu président de la République. Le 2 décembre 1851, il dissout l’Assemblée législative par un coup d’État. En décembre 1852, il rétablit l’Empire, prend le nom de Napoléon III. Le régime, porté par la croissance économique, est autoritaire jusqu’en 1860, plus libéral ensuite.

La Seconde République, avec un tiers de républicains

120 000 électeurs ont le droit de vote. En avril 1848, sur onze députés, deux seulement sont républicains. Le 10 décembre, Louis Napoléon obtient 87 % des suffrages. En mai 1849, les conservateurs triomphent, sauf dans l’est du Perche. Lors du coup d’État de 1851, 200 démocrates socialistes protestent à L’Aigle mais le plébiscite, ouvert le 21 décembre, est un succès pour le prince-président : seulement 3 % de non dans l’Orne.

L’Empire, soutenu par les paysans

Les maires appuient les candidats « officiels ». Les conseillers généraux sont élus au suffrage universel mais leur président est nommé. Jusqu’en 1869, tous les députés sont bonapartistes. Parmi eux, le baron Mercier, jusqu’à sa mort en 1858. Le préfet Le Rat de Magnitot (1863-1870) organise le culte impérial. Le 15 août est fête de l’empereur. Après 1860, l’opposition se développe. Dans la région de Flers, elle est catholique et royaliste ; dans la plaine d’Argentan, libérale en 1866 avec la candidature du duc d’Audiffret-Pasquier. En 1869, deux députés sur quatre sont des libéraux avancés, Grollier soutenu par la petite bourgeoisie commerçante alençonnaise, et Gévelot dans le Bocage industriel, élu par méfiance ouvrière envers le traité de libre-échange franco-anglais.

Mais les paysans ont deux acquis : le droit de vote, définitivement établi, et la prospérité, surtout dans les Pays d’Auge et du Merlerault. La tuile chasse le chaume, la faux remplace la faucille. Lors du plébiscite de 1870, avec 86 % de oui, le département est un des plus bonapartistes.