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1789, les habitants ont la parole

  • Période(s) : Révolution et Empire (1789-1815)
Le 8 août 1788, Louis XVI convoque les états généraux du royaume, ou assemblée des trois ordres (clergé, noblesse, tiers état). En décembre, le nombre des députés du tiers état est doublé. Partout dans le royaume, chaque ordre tient une assemblée pour choisir ses représentants et rédige des cahiers de doléances pour faire connaître ses vœux au roi. Le 5 mai 1789, à Versailles, le roi ouvre les états généraux.

Une cérémonie solennelle

En février et mars 1789, les paroisses élisent leurs délégués aux assemblées des bailliages secondaires qui, à leur tour, envoient leurs représentants à Alençon, ou Bellême pour le Perche, Caen pour le Houlme, Coutances pour la région de Flers. À Alençon, le 14 mars 1789, les représentants des trois ordres, 413 pour la noblesse, presque autant pour le clergé, 218 pour le tiers état, prêtent serment dans l’église Notre-Dame, assistent à une messe. Puis chaque ordre élit séparément ses députés pour Versailles.

Débat chez les nobles

Dans la chapelle du collège des jésuites, une forte minorité de nobles libéraux soutient le vicomte Le Veneur, de Carrouges, mais la majorité préfère le marquis de Vrigny et Le Carpentier de Chailloué, attachés aux privilèges.

Le clergé se fait représenter par des curés, écarte les hauts dignitaires. Il admet l’égalité devant l’impôt mais demande à rester le premier ordre du royaume.

Les souhaits du tiers état

Les cahiers de doléances montrent l’attachement au roi et souhaitent la fin des privilèges en matière fiscale. Les paysans souhaitent une baisse des impôts directs, critiquent les impôts indirects, surtout la gabelle. Ils attaquent le système seigneurial, veulent la suppression des pigeonniers, des banalités pour les moulins et pressoirs, réclament pour tous les droits de chasse et de pêche. Ils demandent la suppression ou l’aménagement de la dîme.

Le cahier d’Alençon espère la fin de la monarchie absolue. Tous les députés du tiers état, sauf un, sont des négociants ou des hommes de loi.